Archives

Crise et rachat - épisode 2

Quand une crise et un rachat sont l'occasion d'innover en matière de gouvernance.
La suite - épisode 2

 

Dans notre précédente newsletter, nous vous proposions de suivre avec nous l'aventure que l'entreprise F., belle PME de province, s'apprête à vivre pour s'adapter aux profondes mutations de son environnement.

 

Le projet a démarré.

 

Le préalable (et la condition sine qua non) au déploiement du dispositif auprès des managers de l’entreprise est posé : il faut que le comité de direction entreprenne un travail collectif de réflexion approfondie sur sa vision, sa mission et les actions à entreprendre pour incarner la transition souhaitée. Rappelons-nous la demande : passer d’un style de management très directif - “top/down” - à un management plus participatif voire à une forme de sociocratie. A ce stade, il devient nécessaire de passer de l’intuition à sa modélisation pour pouvoir ensuite la concrétiser.

 

Première difficulté pour ces dirigeants surchargés de travail : trouver le temps de se réunir.

Timide amorce. Nous avons obtenu de haute lutte 3 heures avec le CODIR dans la salle de réunion habituelle. Nous ressentons les premiers freins et les premières resistances qui s’expriment de manière diffuse. Qui souhaite vraiment ce changement en dehors du Président? Les membres du comité de direction n’ont visiblement pas été tous consultés avant de lancer ce projet qui n’a certainement pas été décidé au consensus. Le management de cette entreprise est effectivement ... directif !

 

Première réunion.

 

Nous décidons de profiter de ce temps pour qu’il soit l’occasion de faire une pause, d’apprendre à se connaître, de voir si une vision commune peut émerger et de faire le point sur les besoins de ce groupe qui, rappelons-le, est récent dans sa composition.

Nous utilisons les techniques du “Presencing” développées par Otto Scharmer du M.I.T.

Cette méthode d’accompagnement a pour but de permettre à un groupe de :

  • Lâcher les schémas connus et qui ne fonctionnent plus,
  • Voir avec un regard neuf et laisser de côté la voie du jugement
  • Percevoir ce qui semble émerger sans que ne s’exprime la voie du cynisme
  • Traverser la peur qui empêche le lâcher-prise, pour accéder au champ, à sa source profonde d’inspiration et laisser la connaissance intérieure émerger
  • Laisser venir la vision et l’intention
  • Puis la prototyper en reliant la tête, le coeur et la main pour ensuite l’expérimenter.

Nous avons démarré par une courte séance de “mindfullness” ou pleine conscience suivie de quelques exercices énergétiques issus du QI Gong afin de faciliter le processus de lâcher-prise et créer les conditions d’une véritable écoute de soi et de l’autre dans l’instant présent (et non dans son mental préoccupé par le quotidien).

 

Résultats.

 

Cette proposition de ”faire une pause ensemble” s’est révélée être une véritable nécessité, un besoin fondamental. Les personnes se sont découvertes et j’ai été particulièrement émue devant ces dirigeants qui ont réussi à exprimer leur stress, leur lutte contre les conditions hostiles, leur fatigue devant la somme d’énergie dépensée pour des résultats maigres, leur souffrance à vivre un déséquilibre profond entre vie professionnelle et vie privée alors que c’est généralement leur famille qui constitue leur source vitale d’énergie.

Bien avant de construire des plans d’action, il est apparu pour tous que la première chose à faire si l’on veut diriger à partir du futur émergent et non pas dans la reproduction des méthodes passées, est de se donner des temps collectifs qui permettent de créer de l’espace intérieur pour se recentrer, pour sentir et co-créer. La qualité du changement d’une personne ou d’un collectif dépend essentiellement de l’état interne de cette personne ou de ce groupe.

Dans la mesure où un groupe souhaite prendre du recul pour innover ensemble, il est important qu’il soit dans un état interne d’ouverture propice à l’écoute, au partage sans jugement et à la créativité. Hors, ce n’est pas en étant tendu, stressé, bloqué que l’on peut arriver à ce type de résultat.

Les pratiques énergétiques ou de méditations ont surpris, étonné tant elles sont, en France, éloignées de l’univers professionnel.

De nombreux comités de direction de grandes entreprises, majoritairement étrangères, ont adoptés des pratiques préparatoires à la réflexion basées sur la méditation et les exercices énergétiques de façon à être capable de libérer des zones du cerveau peu ou pas actives en état de stress et de tensions. Dans un monde où la visibilité est faible et le management incertain, il est plus que jamais nécessaire d’ouvrir son esprit, son coeur et sa volonté pour élargir le champ et prendre les meilleures décisions. Cet état d’ouverture ne se décrète pas mais des exercices appropriés peuvent aider à l’intaller.

 

 

Les retours furent très positifs et il a été décidé de faire un vrai séminaire ensemble, à l’extérieur de l’entreprise loin des mails et des sollicitations incessantes et incluant des pratiques de pleine conscience et énergétiques.

Mais le temps passant, les habitudes reprennent vite le dessus. Il m’a été demandé aujourd’hui de limiter ces pratiques au maximum, parce qu’il faut que ce séminaire soit le plus productif possible ... !!!

 

A suivre ...

 

 

Marie-Odile ROBINET

Réduction du stress - Mindfullness et Presencing
Coaching de managers et dirigeants - Formations sur mesure
06.12.430.430

 
Design by Orkeis