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Souffrance et Plaisir au travail

Le fonctionnement du système nerveux central est orienté vers différents types d’actions que l’on appelle comportements. Dès son plus jeune âge l’être humain est conditionné, à éviter la douleur (ce qui est désagréable) et à rechercher la satisfaction (ce qui est agréable). Différentes expériences réalisées en laboratoire mettent en évidence 3 réactions face à une souffrance :

  • La fuite
  • La lutte
  • Le repli sur soi, source de l’inhibition de l’action

Seul ce troisième comportement induit la maladie, s’il se prolonge.

D’une manière générale, « l’inhibition de l’action est le résultat de la non possibilité pour un individu de contrôler son environnement au mieux de son plaisir, de son équilibre biologique et de son bien être ». Martin Seligman parle « d’impuissance acquise ». Le premier mécanisme de l’inhibition de l’action est lié à la différence entre la volonté de faire et la possibilité de faire. On retrouve bien là les notions de manque d’autonomie et d’exigence chers à Karasek.

Si nous rajoutons à cela le manque de communication sur les résultats et l’incertitude de l’avenir nous voyons apparaître les stresseurs qui vont renforcer l’inhibition de l’action. Lorsque nous sommes placés dans une absence complète d’informations, nous imaginons facilement une situation douloureuse éventuelle pour être prêts à l’éviter. En général, nous sommes plus tournés vers l’évitement de la douleur que vers la recherche du plaisir. Notre cerveau est plus fait pour éviter les expériences douloureuses (et donc s’en souvenir), que pour rechercher la satisfaction.

Il s’agit d’inverser cette tendance néfaste. C’est là le grand enjeu des entreprises, de leurs RH, de leurs dirigeants, de leurs managers et de leurs salariés pour les années qui viennent. L’objectif est donc de trouver ou retrouver la satisfaction de travailler, le plaisir au travail. Il s’agit alors de passer d’une motivation extrinsèque et par essence éphémère (la contrainte, être obligé de faire) à une motivation intrinsèque et par essence durable (le plaisir de faire). Cette notion de « plaisir éprouvé » est déjà bien comprise et utilisée par les entraîneurs de sportifs de haut niveau.

Cette quête du Mieux Être au travail (et forcément dans la vie tout court) doit devenir une préoccupation pour tous car elle concerne nos existences. L’objectif étant fixé, l’étape suivante est le passage à l’action ; dans nos prochains numéros nous nous efforcerons de vous donner des pistes intéressantes à travers les expériences vécues ou recueillies par notre réseau.

A très bientôt donc pour la suite de ce dialogue professionnel constructif.

 

Patrick Visier
Président de Stress Experts

 
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