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Enrichir mutuellement vie professionnelle et vie personnelle !

Poursuivant la conviction que ce qui nous anime rayonne dans tous nos domaines de notre vie, je souhaite ici partager notre capacité à passer de l’équilibre à l’enrichissement entre vie personnelle et vie professionnelle. Comment retrouver de manière cohérente et constructive l’ensemble de nos ressources, et assumer complètement nos choix de vie, tant avec nos collègues qu’au sein de nos proches ? Et ainsi tracer notre propre route, en nous respectant et respectant les autres. Car, comme le dit Pierre Morency, « n’allez pas là où le chemin vous conduit. Quittez le chemin et laissez des traces ».

 

1- Passons de l’équilibre à l’enrichissement de nos vies personnelle et professionnelle

Le thème de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est un thème récurrent sur lequel de nombreuses entreprises travaillent et communiquent. En effet, nombre de professionnels, à l’exemple des parents, luttent pour trouver un équilibre entre leur travail et leur vie personnelle. Qui dit équilibre sous tend la dimension de sacrifice, soulignant que le fait d’aller au travail conduit à ne pas être dans sa vie personnelle. Cela semble d’une logique implacable : « je vais travailler, donc je ne suis pas chez moi avec mes proches ». Aller travailler conduit donc à ne pas être présent physiquement avec ses proches. Qui dit absence conduit à manque de présence, à poser de la distance. Viennent se rajouter culpabilité, regret, que les proches, notamment les enfants, ressentent. Ils développent alors un don à nourrir et faire grandir ces ressentiments qui perturbent la vie personnelle… Nous en déduisons aisément la suite : après un travail engageant, donc fatiguant, le retour à la maison n’est pas reposant et les attentes fortes des proches nous conduisant à vivre des moments d’insatisfaction et de frustration.

Un premier témoignage m’a pourtant bouleversé dans ces certitudes communément et socialement établies. Celui décrit dans le magnifique et touchant livre de Anne-Dauphine Julliand, « deux petits pas sur le sable mouillé » qui raconte l’histoire de leur fille Thaïs de deux ans (voir http://www.deuxpetitspas.com). Thaïs, atteinte d’une maladie génétique orpheline, va voir sa condition physique progressivement dégénérer ; il ne lui reste que quelques mois à vivre. Dans cette situation très difficile, la promesse faite par les parents à leur enfant a révélé en moi le sens de la paternité : « Si je ne peux pas ajouter de jours à ta vie, je vais ajouter de la vie à tes jours ». Et les actes ont suivi, les parents ayant passé de plus en plus de moments intenses, de présence, d’amour véritable, avec leur enfant. Ceci les a conduit à découvrir ce que j’appelle l’essence de la parentalité : aimer son enfant, c’est partager des moments d’intense joie et tout donner pour le voir évoluer tel qu’il est. Dans le contexte de Thaïs, ce message n’en n’est que plus puissant.

Désormais cette phrase résonne chaque jour plus profondément en moi : « mes enfants, si je ne suis pas présent avec vous, je vous promets de toutes mes forces de penser à vous, de vous porter dans mon cœur, et de revenir à chaque fois vers vous avec plus d’intensité et d’amour ». Loin d’être parfait au quotidien, cette phrase m’oriente vers une évolution et un partage fort dans ma vie professionnelle et personnelle.

J’ai depuis approfondi ce premier témoignage, recherché sans relâche d’autres personnes, parents ou non, vivants ou morts, ayant vécu un tel sens reliant vie professionnelle et vie personnelle. Ces partages m’ont conduit à un autre niveau de compréhension et donc d’action sur cet enrichissement dans ce vécu intense. Et j’en ai trouvé même certains qui réalisent des vies incroyables avec leurs enfants, partageant en partie leur travail avec eux. Et là, la vie de famille prend une autre dimension, une autre richesse…

Aujourd’hui, j’ai la conviction inébranlable que ce type de vie est accessible à chacun d’entre nous, chacun à notre manière. Ainsi, personnellement, je découvre combien de devenir l’architecte de sa vie, de le partager en famille tout en la respectant dans son fonctionnement, permet d’évoluer vers plus de bien-être tant personnel que professionnel. Puis inclure progressivement ma passion de contribuer de révéler et réaliser les talents au sein monde de l’entreprise pour une plus grande performance me permet de passer du bien-être à l’enthousiasme « viral » et son déploiement de manière de plus en plus forte dans les entreprises.

Donc ce n’est pas tant ce que je fais qui compte dans mon travail, c’est comment je le fais et surtout pourquoi je le fais. L’expert en marketing américain Simon Sinek le décrit particulièrement bien dans son livre « Start with Why »* (* « Démarrez par le pourquoi », voir la vidéo sur le site www.ted.com).

Oui, il est important de travailler. Car travailler, c’est avant tout contribuer au monde, c’est développer et réaliser nos talents pour apporter un service unique, le nôtre. Comment résonne pour nous la prochaine affirmation ? « Quand je travaille, ce n’est pas seulement de manière alimentaire pour ramener de l’argent et m’aider et aider ma famille à vivre, c’est aussi et surtout parce que je pense à eux, que le pourquoi, progressivement de chaque tâche me dépasse et me permet de réaliser des activités de plus en plus grandes ». Cet exemple, décliné dans le cadre d’une famille, se décline tout aussi bien dans d’autres contextes, comme par les passionnés d’arts, de sports, de voyages, d’engagement sociétal…

Et, surtout, partageons cela avec nos proches, car ils saisissent ce sens, parfois au-delà des mots. Ainsi, la qualité relationnelle avec eux, partant du sens, évolue. Tout s’articule plus logiquement alors : « ce n’est pas parce que je ne suis pas avec mes proches, ma femme et mes enfants, que je ne suis pas présent pour eux. Bien au contraire »...

Et leurs retours le confirment très clairement. Le partage de sens, la dimension de l’utilité et de la contribution est une valeur universelle qui parle et inspire tout notre environnement.

 

2- Nous vibrons tous les valeurs universelles de partage et d’évolution

En accompagnant nombre d’opérationnels, managers et équipes et comités de direction en entreprise, j’en suis venu à approfondir leur « Pourquoi », ce qui les anime dans leur travail, leurs activités.

Je me souviens particulièrement d’un comité de direction d’une usine en Angleterre, où une directrice soulignait le sacrifice difficile entre ses enfants et l’entreprise. En approfondissant encore et encore pourquoi ses enfants étaient importants pour elle, elle en a déduit qu’il était important pour elle de passer du temps avec eux de partage de plaisir et de joie d’un côté, et qu’elle souhaitait d’un autre côté qu’ils grandissent et évoluent. Et quand je lui ai demandé ce qui l’animait dans l’équipe qu’elle pilotait au sein de l’entreprise, elle a abouti au même sens, aux mêmes aspirations, pour ses collaborateurs…

Ce qu’elle a exprimé si justement, c’est ce à quoi chacun d’entre nous aspire. Nous souhaitons au final surtout vivre des relations, personnelles ou professionnelles, sociales, qui conduisent à du partage, et qui alimentent le sentiment d’évolution. Les êtres humains sont profondément des êtres de relation, ce qu’ils vivent dans le partage. Et ensuite ce qui nous donne de l’énergie, c’est le désir, et le sentiment d’avancer, de progresser, de contribuer à notre manière, notre échelle, à l’évolution de l’humanité.

Le CJD- Centre des Jeunes Dirigeants a fait des études sur plus de 2,500 entreprises dans les années 90, pour confirmer que ce qui manque le plus en entreprise, c’est de la reconnaissance, de l’attention, de la considération, de l’appréciation.

J’ose écrire ici, dans un cadre professionnel, qu’aller au travail, c’est pour vivre de l’« amour ». Le terme « amour » a été galvaudé aujourd'hui avec des notions de sexualité, ou de religions, donc de partialité. Dépassons ces clivages, croyances, différences, pour reconnaître que chaque être humain souhaite de la reconnaissance, du partage, de la valorisation. Et finalement, le manque de cette reconnaissance est la cause de la plus grande souffrance humaine ; elle se retrouve à l’origine de la pression, du stress...

Mettez-y le terme que vous voulez pour ne pas assumer d’écrire « amour » si cela vous dérange. En effet, respectez-vous et respectez votre environnement en vous conformant à ses us et coutumes. Cependant reconnaissez au fond de vous-même ce besoin fondamental d’entrer en relation de manière authentique, de partage. Et surtout agissez pour le vivre et le voir évoluer.

Cela fait 25 ans que j’observe et étudie comment répondre aux plus fortes attentes de l’être humain, notamment dans l’entreprise. Et toutes les approches, sans exception aucune, conduisent à ce même fondement. Mon vécu, dans chacune mes interventions, en conseil, conférence, formation, coaching, le confirme systématiquement. C’est de la considération, souvent exprimé sous des formes différentes, comme par exemple : « il ne m’écoute pas », « ils n’arrêtent pas de se plaindre », « j’aimerais tant qu’il reconnaisse mon travail »…

Alors, si cela est si simple, pourquoi y arrivons-nous si peu ? Il faut reconnaître qu’exprimer une telle qualité de relation nous expose à notre vulnérabilité. Et que cette vulnérabilité nous a souvent conduit à expérimenter des situations difficiles. Par conséquent, nous nous sommes protégés progressivement d’exposer notre vulnérabilité, pour éviter de vivre encore ce même type de situation.

La vraie puissance, la vraie capacité à impacter le monde, c’est celle de vivre pleinement notre vulnérabilité, qui devient, alors assumée, notre plus grande force. En effet, authentique et partant de nous-même, rien ne peut l’arrêter. Cette puissance part de nos valeurs, notre ADN, qui nous sont uniques. Et plus nous les vivons nous-mêmes, les partageons et trouvons les moyens de les communiquer et vivre avec notre entourage, plus le partage et l’évolution se produisent…

Tout est finalement question de paradoxes qui, expérimentés et incarnés, changent radicalement notre manière d’impacter le monde...

Premier paradoxe : c’est parce que nous nous réalisons pleinement au travail que notre vie personnelle s’enrichit, et vice versa.

Second paradoxe : notre vulnérabilité, assumée et vécue depuis nos valeurs, notre unicité, devient notre plus grand force.

Pour aller plus loin dans ces paradoxes, il est enfin temps de réconcilier ce qui est toujours présenté comme opposé. Ma double expertise sur le comportement humain et sur la performance en entreprise m’a conduit à cette autre conviction absolue : les entreprises ne sont réellement performantes et pérennes que lorsque les collaborateurs de l’entreprise se réalisent pleinement. L’objection la plus fréquente que je reçois est celle que l’entreprise n’est pas fondamentalement intéressée par le développement des collaborateurs, puisque son orientation est le profit, la rentabilité. Oui, cela est juste, l’entreprise, pour évoluer, doit être orientée profit et rentabilité.

Maintenant, quels sont les moyens et clés pour y arriver ? Et là aussi, toutes les démarches de transformation que j’ai expérimentées m’orientent vers le même résultat. Les vrais résultats ne s’obtiennent qu’au travers de la réalisation de l’individu et de sa contribution à son équipe. Ces résultats ne peuvent être que la conséquence d’un service ou produit d’une réelle qualité. Et cette qualité est la conséquence d’un sens d’apporter une utilité et une différence au monde. Ces résultats dépassent alors de loin, en termes d’objectifs et de pérennité, ceux des démarches de réduction, que ce soit des coûts ou des personnels.

Je ne compte plus le nombre de recherches, d’études, d’analyses internationales qui le confirment encore systématiquement. Il s’agit là d’une réelle révolution du monde de l’entreprise, et ma mission est d’y contribuer avec le plus grand impact possible, comme au travers de cette lettre.



3- Réunifions au quotidien nos domaines de vie pour vivre pleinement notre vie

Finalement, nous sommes des personnes entières. Séparer notre vie personnelle de notre vie professionnelle part d’une bonne intention, celle de protéger notre vie privée, personnelle, intime. Cette réaction est saine et naturelle dans un environnement où la vulnérabilité n’est pas bienvenue. Cependant la conséquence est celle de nous couper de nos ressources… J’aime bien reprendre l’image de la « désintégration » : nous nous désintégrons, nous découpons en différentes parties, et ne vivons qu’une partie de nous-même, tentant au mieux de retenir les autres parties. Or ce n’est pas profondément qui nous sommes. Nous pouvons vraiment vivre totalement de manière intégrée tous nos domaines de vie, ensemble, pour notre plus grand bonheur et réalisation ainsi que celle de nos proches.

Mais alors, quelles sont étapes qui pourraient nous permettre d’y arriver ?

En première étape, tout d’abord générons l’envie, que celle-ci nous permette progressivement de dépasser les obstacles et résistances que nous ne manquerons pas de rencontrer sur ce chemin.

Prenons le temps d’imaginer où cela pourrait nous conduire… Imaginons une vie où progressivement, notre travail devient passionnant. Moins de pression du lundi, moins d’attente du relâchement du vendredi soir. Le désir de se lever le matin, petit à petit, en joie à l’idée de pouvoir réaliser plus de choses dans notre travail car nous contribuons, à notre manière, au monde… Et d’en faire bénéficier nos proches.

Pour commencer à le croire possible, petit à petit, précisons cette vision le plus fréquemment possible, afin de la rendre réalité. Et prenons plaisir lorsque nous touchons à ce qu’il nous est possible de vivre, tout en le reliant à ce que nous vivons ici et maintenant.

Quand nous nous retrouvons connectés à notre vision, nous expérimentons des moments d’intuition qui nous rapprochent de notre mission, et nous animent de manière juste, nous conférant alors une énergie capable de dépasser tous les obstacles.

En deuxième étape, faisons tout pour nous sentir le mieux possible au quotidien. Quand nous sommes dans le mal-être, nous prenons de mauvaises décisions, culpabilisons et regrettons ce que nous avons vécu.

Ainsi, connaître nos valeurs, ce qui est important pour nous, nos priorités, nous permet progressivement de les vivre de plus en plus. Ceci nous conduit à accroître notre sentiment de bien-être.

Aussi, trouvons progressivement la voie de notre propre maîtrise émotionnelle. Trouvons tous les moyens possibles pour renverser une tendance émotionnelle négative dès que possible. Par exemple en nous rappelant des moments où nous avons ressenti de la joie, où nous nous sommes dépassés, avons apporté une réelle contribution…

Enfin, acceptons-nous tel que nous sommes, avec nos imperfections, afin de nous focaliser sur ce qui nous sourit, ce que nous avons réussi. Sans oublier les faux pas, les échecs, focalisons-nous sur ce qui nous donnera de l’énergie pour aller de l’avant.

En troisième étape, mettons en place des petits pas, des actions quotidiennement. Non pas pour y parvenir dès demain, mais bien pour avoir surtout le sentiment d’avancer, d’évoluer.

Quand notre moral baisse, prenons le recul, regardons sur les trois, cinq dernières années, la progression que nous avons faite. Regardons aussi ce que nous avons appris, les meilleurs moments que nous avons partagés. Cet exercice nous permettra de nous ressourcer et nous redonner de l’énergie pour mettre en place les prochaines actions.

Et surtout reconnaissons nos efforts, les décisions que nous avons prises, les actions que nous avons menées, quels qu’en soient les résultats. Le principal est d’être une personne qui agit, de son mieux, progressivement pour avancer. Les résultats ne sont qu’une conséquence, que des jalons extérieurs.

Apprenons aussi de nos échecs, erreurs, surtout pour grandir de manière positive et constructive. Comme le dit Thomas Edison, créateur de l’ampoule électrique après d’inlassables essais : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas. »

Ainsi, dans tous les cas, nous continuons d’avancer puisque nous avons osé prendre des risques vers une vie meilleure. Nous pouvons regarder l’avenir, avec la certitude d’avoir fait de notre mieux, l’humilité de notre imperfection et la volonté indomptable de continuer à poursuivre ce qui nous anime au plus profond.

 

En conclusion, le chemin de l’équilibre difficile à l’enrichissement réciproque entre vie professionnelle et vie personnelle est possible. Il existe, d’autres l’ont emprunté avant nous, il n’en tient qu’à nous-même de trouver notre voie pour le vivre, et du coup le rendre inspirant pour les autres.

Je tiens maintenant à vous remercier chaleureusement, cher lecteur, d’avoir lu ce texte jusqu’ici. Ce texte est je pense le plus beau texte de ma vie à ce jour, il m’a permis d’ouvrir un espace au cœur de ce qui m’anime, dans ma mission tant professionnelle, que personnelle. Cette mission me dépasse clairement, pour ma plus grande joie. Ecrire ce texte m’a permis de mettre des mots qui attendaient d’être assumés, transmis au plus grand nombre.

De même, c’est à mon tour de vous souhaiter, en lisant ce texte, toute l’inspiration, dans votre voie, dans vos différents domaines de vie. Que ceux-ci se réconcilient, s’épanouissent réciproquement et créent ensemble l’architecture des rêves qui vous animent.

Comme le dit Gandhi : « Ma vie est mon seul enseignement », venez partager et passer de la recherche de l’équilibre à l’enrichissement mutuel de vos vies professionnelles et personnelles au sein des activités de : www.essence-leadership.com.

 

 

François Durnez

Expert en Transformation d’entreprises par le Leadership et la Performance.

 

 
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