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Les 3 Types de Douleurs

• Consciemment ou inconsciemment, nous donnons toujours un sens à la douleur

• Notre perception influence le ressenti de douleur

• Les 3 “D” de la douleur: dégât, découverte et distraction

 

De la douleur physique au sens de la douleur

Dans la première partie de cet article consacré aux douleurs, je définissais la douleur sur la base de la définition de La Société Internationale pour l’Etude de la Douleur qui explique que la douleur est “une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes”. J’ai également exploré les trois types de douleurs biologiques associé à des lésions tissulaires. Dans cet article, nous allons parler de l’aspect émotionnel des douleurs, de la présence de douleur sans lésion tissulaire et du rôle des perceptions dans la douleur.

 

Les 3 “D” de la douleur

Après plus de 15 ans passés à prendre soin de plusieurs milliers de patients souffrant de différents types de douleurs, j’en suis venu à la conclusion que les douleurs peuvent être séparées en trois grandes catégories. Je les appelle les 3 “D” de la douleur:

1. La douleur de “Dégât”

2. La douleur de “Découverte”

3. La douleur de “Distraction”

 

1. La douleur de “Dégât”

Dans la douleur de “dégât”, la sensation douloureuse est déclenchée par un mécanisme de défense de notre organisme face à un danger qui peut être réel ou imaginaire. La douleur peut être associée à une lésion tissulaire, mais elle peut également se produire en réaction à une perception de stress.

Par exemple, certains patients ressentent de la douleur qui leur paraît bien physique lorsque l’on fait un travail émotionnel et qu’on leur demande de se souvenir ou de focaliser leur attention sur un événement du passé qui est perçu comme traumatique.

Il est essentiel ici de comprendre que le mot “dégât” ne veut pas nécessairement dire qu’il y a une lésion tissulaire. Mais il implique une forme de déséquilibre, qui peut s’exprimer par exemple par une communication anormale dans le système nerveux qui sera perçu comme douloureuse par le cerveau.

Des études ont par exemple montré que le ressenti de “rejet” (que ce soit au niveau social ou après avoir vécu une séparation douloureuse) active les mêmes voies neurologiques que la douleur physique! Dans un tel cas, il n’y a pas de lésion des tissus, mais une forme de “dégât” qui prend la forme d’une sur-activation des réseaux neuronaux de la douleur.

Un autre aspect important à comprendre dans les douleurs de “dégât”, c’est que la quantité de douleur n’est pas proportionnelle au degré de lésion tissulaire. La perception que nous avons et le sens que nous donnons à la douleur va moduler son expression. Prenons deux exemples:

Dans le premier (voir image intense ci-dessous!) Kevin Ware s’est fait une affreuse lésion lors d’un match de basket. La vue de la blessure était si intense que certains des joueurs présents ont vomis et d’autres sont tombés dans les pommes.

Et pourtant, lors d’une interview, Kevin a affirmé: “J’ai vu l’os qui sortait d’une dizaine de centimètre, mais je n’avais pas mal. Cela ne faisait pas mal. Sans mentir, je n’avais pas mal”. Dans le cas de Kevin, malgré une lésion tissulaire plus qu’évidente, son cerveau a fait l’interprétation que cela n’était pas grave et, qu’à 20 ans, il s’en remettrait.

Prenons maintenant le cas de Ramon Ortiz, un lanceur de baseball de l’équipe des Blue Jays. Lors d’un lancer, il a senti une légère douleur déchirante dans le coude droit. Personne n’a rien vu d’évident. Pourtant, Ramon s’est agenouillé et s’est mis à pleurer. Aucune lésion tissulaire apparente. Pourtant, à 40 ans, le cerveau de Ramon a fait l’interprétation que sa carrière professionnelle venait de se terminer à cet instant et la douleur a été insupportable. La douleur est donc une expérience complète, sensorielle et émotionnelle, mais aussi mentale et spirituelle! Son expérience va varier en fonction de nos perceptions, mais aussi de notre culture, voir même de notre religion.

 

2. La douleur de “Découverte”

La douleur de “découverte” est une forme de douleur existentielle. On a mal au dos “parce qu’on en a plein le dos”. La douleur de “découverte” est un appel de notre âme, transmis par le corps, qui nous demande de prendre conscience de notre vie et de se remettre en question. La douleur est bien réelle, tout aussi réelle que pour une personne dont la douleur est générée par une lésion tissulaire, mais elle n’a pas de marqueur physique. La médecine classique n’a pas de réponse à ce type de douleur. Elle peut médiquer, mais la personne continue de souffrir car les causes n’ont pas été explorées. Ce genre de douleur n’est pas à prendre comme quelque chose de mal.

C’est une invitation, une opportunité au changement que notre âme et notre vie nous donne. C’est un appel au réveil, à la prise de conscience, au besoin de se réinventer, d’être plus vrai et plus authentique avec soi-même et de vivre la vie que nous rêvons et pas celle que notre entourage désire nous voir vivre. La douleur de “découverte” ne nécessite pas de “traitement”; elle nécessite un accompagnement, un coaching qui ne se focalise pas sur la douleur, mais sur la personne et qui lui permet d’accéder à ses propres ressources intérieures de transformation.

 

3. La douleur de “Distraction”

La douleur de “distraction” est une douleur sans cause biologique qui peut parfois apparaître lors du traitement. Je ne parle pas ici des courbatures que vous pouvez ressentir après un traitement alors que le corps se réorganise. La douleur de “distraction” peut apparaître lorsque nous travaillons en profondeur, au niveau des émotions ou des croyances. Parfois, lors de ce travail, la personne se connecte à un ressenti ou une émotion traumatique ou déplaisante. Ces vieilles mémoires tissulaires resurgissent, mais comme le cerveau a de la peine à y faire face, il crée une sensation de douleur ailleurs dans le corps. Cette douleur n’a pas de base physique. C’est un mécanisme de défense, une “distraction”, qui donne une excuse à la personne pour ne pas devoir rester présente avec ce qui se passe vraiment sous la surface (“Comment puis-je rester en connexion avec moi-même si j’ai cette douleur qui est apparue?”). On transcende une douleur de distraction en la reconnaissant, mais en ne s’y attachant pas. On l’observe, la reconnaît, puis on refocalise son attention sur le travail qui est fait, sur ce qui se passe sous la surface, sur ce qui se cache vraiment en profondeur, dans ces mémoires émotionnelles ou perceptuelles, sans les juger, en les accueillant et en acceptant qu’elles font parties de notre expérience et de qui nous sommes.

La douleur est une expérience complète, sensorielle et émotionnelle, mais aussi mentale et spirituelle

 

“Quand tu souffres, regardes la douleur en face: elle te consolera elle-même et t’apprendra quelque chose” Alexandre Dumas

La « lecture » du corps grâce notamment au QPM permet l’orientation efficace vers les méthodes naturelles adaptées aux besoins.

 

Nathalie Pilloud
Centre Tanagra +33 (0)1 41 20 02 20 (France) ou +41 (0)76 334 70 62 (Suisse)

Sources : Dr. Yannick Pauli
Centre Wellness NeuroFit à Lausanne en Suisse.

 
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