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Eloge de l’agilité adaptative retrouvée

Quand une situation se prolonge sur plusieurs années, on ne doit plus parler de crise, mais de « changement d’état ». Et c’est fondamental, car une crise, on la subit, on attend qu’elle passe, on fait ce que l’on peut pour y résister. Un changement d’état  a un caractère plus irréversible, il nous oblige à une plus grande adaptation et dans bien des cas à une véritable transformation.

Cette adaptation au changement implique une remise en question profonde de l’existant, de ses règles, de ses acteurs, de notre manière de voir, d’analyser… C’est profondément déstabilisant, et encore plus quand on a été conditionné à une vision pérenne des choses. Le mal être va naître de ce décalage entre nos attentes et la réalité. Plutôt que chercher à s’adapter on va d’abord se poser en victime  et chercher des responsables, des boucs émissaires… Puis on va s’apitoyer sur son sort, tout en étant de plus en plus critique avec son environnement.

C’est seulement après cette phase que l’on commence à s’adapter, en ayant perdu beaucoup de temps. Jusqu’à la nouvelle crise…

Quand l’homme préhistorique est passé du « confort relatif » de la forêt à la vie dangereuse de  la savane, il n’a pu survivre qu’en s’adaptant au jour le jour, si ce n’est d’heure en heure. Nous sommes ses descendants et si nous sommes là, c’est parce qu’il a réussi son adaptation.

Il est grand temps d’arrêter de se lamenter sur notre sort et celui qui attend nos enfants « ça va être plus dur pour eux, je n’envie pas la vie qui les attend… ». Ce que l’on peut faire de mieux, c’est de retrouver nos qualités naturelles d’adaptation, de les développer chez nous et chez nos descendants. Ca fait partie de l’éducation de base. Plutôt que les enfermer dans des règles rigides, apprenons leur la souplesse mentale et la relativité de ces règles. D’ailleurs c’est ce qu’ils font naturellement ; ils en remettent une partie en question spontanément pour les faire évoluer en même temps qu’eux. C’est déjà une forme d’adaptation.

Donc, pour terminer cet éditorial, je vous souhaiterai  en 2013 de retrouver votre agilité adaptative et de former vos équipes (et vos proches)  à plus et mieux utiliser cette qualité vitale que nous avons  trop souvent tendance à négliger.

 

Patrick Visier
Président de Stress Experts

 
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